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langtang

8 janvier 2009

LANGTANG

Jeudi 16 octobre

Je vais enchaîner deux randos: Langtang puis Hélambu. Il faut aller en bus à DUNCHE pour démarrer Langtang, puis passer le col Kosainkud pour revenir à KTM par Hélambu. Ce matin c'est le départ, j'attends le bus dans un quartier peu reluisant, mais très animé.  Je suis arrivé à 6h30 pour faire valider mon billet, mais il n'y avait plus de place dans ce bus (pourtant réservé par l'agence) je prendrai le suivant à 8h30. L'embarquement et assez folklo. Dès le départ le bus est bondé, il y a dèjà du monde sur le toit.

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bien que le bus soit plein, il s'arrête pour prendre des passagers à chaque arrêt. La route est très étroite, les croisements sont plutôt acrobatiques. Une crevaison me donne l'occasion de me dégourdir les jambes. Les derniers 50 km se font sur une piste défoncée, des parties de route sont parties dans des glissements de terrain. Arrivée vers 17h, environ 8 h pour faire 120 km, et sans s'amuser.

Vendredi 17 octobre

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Hier soir, j'ai planté la tente à la nuit tombée, et je n'ai pas vu qu'il y avait une maison à 50m. En ouvrant la tente je me retrouve face à une bande de gamins, curieux de voir la tête du campeur. C'est très sympa, mais ils veulent voir tout ce qu'il y a dans mon sac, m'aider à plier la tente, essayer ma brouette.... enfin je finis par partir, après leur avoir laissé ma provision de bananes séchées. Le village de Dunché est assez agréable.

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Il reste sur les murs des traces de la bataille livrée par les Maoïstes pour rentrer au pouvoir. C'est fait depuis quelques mois, la situation est devenue calme, il n'y a plus de guérilla ni d'impôt révolutionnaire. Je m'arrête dans l'un des nombreux thé shop. On essaie de discuter en sabir Népali-AnglaisNépali-AnglaisNépali-AnglaisNépali-AnglaisNépali-AnglaisNépali-AnglaisNépali-AnglaisNépali-Anglais, j'apprends quelques mots de népali, les voisines viennent se joindre à la conversation. Le chemin est en fait une piste pour 4x4, qui traverse des champs et des rizières. En fin de journée je traverse Syabru, un village en fond de vallée, je marche encore une heure et bivouaque 300m au dessus du village dans un espace où j'ai juste la place pour la tente.

samedi 18 octobre

Au réveil j'ai la visite d'un paysan. Tenue traditionnelle avec le grand couteau dans la ceinture.

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J'ai une vue plongeante sur Syabru, avec la piste en vermicelle que j'ai suivi pour arriver où je suis. Je continue par la même piste, vers midi je passe un col à 2200m. Il y a quelques maisons et un the shop qui fait le dahl bath, plat national constitué d'un plat de riz accompagné d'une purée de lentille très liquide pour mouiller le riz. C'est souvent accompagné de légumes bouillis. Il y a un papa qui s'occupe de son fils pendant que maman prépare le dalh bath. Je continue le chemin accompagné de deux gamins de 8 ans. Ils vont seuls au prochain village éloigné de 6 km. En fin d'après midi je m'installe sur un promontoire qui domine la vallée, j'ai une vue sur toute la chaîne du Langtang et le coucher de soleil. Un népalais qui habite un peu plus bas dans la vallée passe un bon moment à discuter. Il doit revenir demain matin pour voir le lever de soleil avec moi.

Dimanche 19 octobre

Ce matin j'ai un visiteur, pas celui d'hier soir, qui attend mon lever. Je trouve que mes lever ont un petit côté LOUIS 14. On discute un peu selon un rituel qui ne changera pas pendant tout le trek. Est-ce que je suis seul? Marié? Des enfants? Combien? Leur âge? Ce qu'il font? Ce que je fait? Mon âge? C'est l'entrée en matière, après ça peut changer selon les cas. Je continue le chemin. En traversant les hameaux je suis toujours interpellé selon la même routine. Ma brouette est aussi un grand sujet de conversation, elle déclenché l'enthousiasme chez les enfants qui m'accompagne le plus longtemps possible. On m'offre du maïs grillé, et des petites choses à grignoter.

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Des paysans labourent leur champs avec des boeuf. Ce sont de toutes petites exploitations. J'ai tendance à oublier qu'il n'y a pas si longtemps, c'était encore comme ça en Auvergne. Je traverse un joli village de maisons en bois (Gatlang). Je suis invité à prendre un thé par l'instituteur qui habite la maison que l'on voit sur la photo. L'intérieur est très spartiate. Je crée un attroupement dans le village à cause de ma carte. La photo qui se trouve sur la couverture a été prise dans ce village, on y voit des femmes en costume traditionnel et des cavaliers, deux femmes s'y reconnaissent, les autres sont aux champs. Ma carte circule dans tout le village.

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Avec bien du mal je finis par quitter le village, accompagné de deux gamins qui me suivent pendant une heure. La montagne est striée de riziéres, et le chemin bordé de monuments très anciens. Ce sont des empilements de pierres, parfois pyramidaux parfois des murs. Des pierres sont gravées de signes tibétains. pendant une pose un berger vient me voir. Il est très curieux de tout. Il est muet et très bavard, on arrive à communiquer par signes, c'est universel. Je bivouaque après Chimile près d'une aire de repos pour porteur, juste avant d'attaquer un dénivelé qui me conduira à Tatopani.

Lundi 20 octobre

6 heures, je suis réveillé par une petite musique. Je passe le nez à l'extérieur. Un Népalais est là assis sur le banc de pierre, et en attendant que je me lève il joue avec un jeu électronique d'un téléphone portable. Il est content de me voir, je me prends de plus en plus pour le roi soleil. Après mon petit déjeuner j'attaque le dénivelé, très raide, beaucoup de marches. Je croise des enfants qui vont à l'école.

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Je prends de l'altitude, Chimile va disparaître dans le fond de la vallée. Des porteurs me suivent à bonne distance je les vois un peu plus bas qui traversent une rizière. Ils me rattraperont à l'étape thé hop, ou je passe un petit moment avec la famille, les enfants et les poules. On me fait l'honneur d'une chaise, l'usage local est de s'accroupir sur les talons pour boire le thé. J'ai essayé, pas très confortable, je manque d'entraînement.

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Un peu plus tard j'arrive à Tatopani, (tato=chaud, pani=eau) une source d'eau chaude à 40° fait de ce village une sorte de centre de cure thermale. Plusieurs villages portent ce nom au é pal. La source est captée au dessus du village, l'eau arrive par deux gros tuyaux dans un bassin en béton. Les "curistes" font la queue, pour passer quelques minutes sous ce jet. J'y vais aussi, j'ai l'impression d'être l'attraction du moment. Je prends ensuite un dual bath dans l'une des échoppes, très entouré par les enfants et des porteurs qui essaient ma brouette. Je continue en direction de Natal, et traverse un petit hameau ou des paysans travaillent à la récolte du riz. J'arrive au col (Natal) il y a une très belle vue sur les montagnes du L'étang. Il y a un loge ou se sont arrêtés deux randonneurs Belges et une Canadienne que j'ai déjà rencontrée il y a 2 jours. le soleil commence à être bas, je reste au lodge. Le gardien allume le poële, nous passons la soirée autour du feu. Chacun raconte son voyage, c'est assez curieux, nous traversons la même région, mais nous ne voyons pas les mêmes choses.

Mardi 21 octobre

Nuit fraîche dans le Lodge. J'ai moins froid dans ma tente. Il fait très beau, ciel pur, horizon de cimes blanches. Ambiance zen. Je reste un bon moment après le départ de mes compagnons d'une soirée, puis me décide à descendre vers l'autre vallée.

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Je m'arrête près du torrent pour la toilette (il n'y a pas de salle de bain au lodge). Je suis à poil plein de savon, quand surgissent deux petits diables de bergers, ravis de voir un touriste. Ils essaient ma brouette, examinent le contenu de mon sac, j'ai beaucoup de mal à les discipliner et à me raser en même temps. Il me vient une idée: je leur récite ce dont je me rappelle de la ballade des pendus, avec une voix d'outre tombe. Immédiatement, ils sont figés, littéralement suspendus à mes lévres dont ils examinent les mouvements avec la plus grande curiosité. J'improvise ce qui me manque et tourne en boucle. ça me permet de finir ma toilette tranquillement et ranger mes affaires. Merci François Villon, je leur donne ce qui me reste de raisin sec.

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Un peu plus bas je traverse un village quasi désert, tout le monde est aux champs à part quelques très vieux et des enfants qui m'escortent dans une ambiance de fête, bien loin après le village. Le chemin passe par une série d'escaliers très raides. Je croise une jeune femme qui insiste, malgré mes protestations, pour m'aider à passer les escaliers. Je suis devant, tenant la brouette par les poignées et elle derrière qui tient la roue, donc le plus lourd, elle porte au moins 15 kg (rien pour une Népalaise). En haut je la remercie et lui demande ce qu'elle va faire dans cette direction. Elle est malade, difficultés respiratoire et forte migraine. Elle se rend au dispensaire à 2 jours de marche....et elle trouve le courage d'aider un parfait étranger qui ne lui demandait rien. Je continue mon chemin un peu songeur. Dans son état, j'aurais sûrement fais venir le toubib, en tout cas je n'aurais pas fais le déménageur, même pour un copain. Je pense que vous pensez ce que je pense.... J'arrive dans le fonde de la vallée, je ne suis pas très loin de la frontière Tibétaine (moins de 10 km) Mais il y a des travaux d'aménagement de piste avec des tirs de mines. Le passage est interdit après le prochain village (depuis plusieurs années). Je bivouaque près du torrent. Dans la soirée, des femmes viennent y faire leur toilette. Je suis un peu surpris car il n'y a plus de soleil, il fait froid, et l'eau du torrent est glacée. Plusieurs Népalais viennent me voir pour essayer de me décider à venir dormir au village. J'ai un peu de mal à leur faire comprendre que j'aime dormir dans la nature.

Mercredi 22 octobre

j'ai dormi comme un loir. Je descend dans le lit du torrent pour y faire ma toilette. Surprise, entre deux rochers je trouve une source d'eau chaude. Voilà pourquoi mes naïades d'hier se donnent la peine de venir du village. C'est quand même plus agréable que l'eau glacée. J'ai à peine fini qu'une femme arrive avec un enfant pour prendre ma suite. Tato pani! me dit-elle avec un grand sourire.

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Je suis sur le point de partir quand arrivent des paysans du village. Ils vont couper de l'herbe pour nourrir les bêtes cet hiver. Ils se mettent en lignes sur le flanc de la falaise et se déplacent en même temps que le soleil pour travailler à l'ombre. Mon départ est salué par de grands signes et mots que je ne comprends pas. Des porteurs lourdement chargés prennent le même chemin. Ils marchent très lentement, le corps penché en avant le regard fixé sur le sol juste devant leurs pieds. Ils sont tellement concentrés sur leur effort qu'ils répondent à peine à mon salut. Je suis frappé par leur regard vide. Un peu plus tard nous faisons une pose ensemble. Ils sont très différents, souriants, curieux. Je pense que leur effort est tellement intense qu'ils sont comme coupés du monde. Je ne sais pas comment ils parviennent à tenir toute la journée comme ça. 

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le chemin longe la vallée et traverse quelques hameaux plutôt coquets. Le torrent coule très clair, il vient du tibet qui est sous le nuage blanc au fond de la vallée. Comme presque tout les chemins qui longent un torrent c'est une suite de montées et descentes assez raides, souvent en escaliers. J'arrive en fin d'après midi à Syabru, Je trouve un hôtel qui accepte de me changer des Euros en Roupies. J'y rencontre un espagnol, Johakim et un Américain, John qui randonne avec sa guitare. Dans la soirée il nous chante une partie de son répertoire. Il est très bon. Le patron vient nous proposer une fabrication locale, Des petites boules consistance mastic et couleur chocolat. John en pèle des petits copeaux qu'il mélange à son tabac. D'après lui c'est de la bonne. Je préfère goûter la "Tomba" sorte de grog -jus de fruits, un bon demi litre que je sirote en écoutant John chanter. On se couche assez tard.

Jeudi 23 octobre

Je me réveille assez tard, avec une lègére migraine, j'ai dû prendre un coup de "tomba". Johakim est dèjà parti. John dort encore, il a dû prendre un coup de chocolat. Je fais un tour dans le village, il est assez actif, des commerces, des artisans, j'essaie de consulter mes messages sur le seul ordinateur local. Le temps de connexion est trop long, j'abandonne. Il y a une agence postale, j'envoie une lettre. Problème, le préposé n'a jamais envoyé de lettre en France. Il se fait aider par un voisin pour trouver la bonne tarification. ça prend un peu de temps. La lettre mettra beaucoup de temps: un mois et demi pour arriver.

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Je finis par partir assez tard. Traversée du torrent sur un classique pont suspendu, puis je m'engage dans une vallée très étroite où le soleil ne fait que de brève apparitions. Il fait assez frais et humide.

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Par endroits le chemin a été emporté par un glissement de terrain. Je plante la tente dans le lit du torrent. Deux jeunes filles essaient de me faire venir dans le loge de leurs parents que l'on aperçoit un peu plus loin. Je promets d'y prendre le petit déjeuner demain matin.

Vendredi 24 octobre

Bien dormi, comme d'habitude près d'un torrent. 6h30 deux paysans viennent me voir, puis les jeunes filles d'hier soir. Je plie la tente et les suis au lodge pour y prendre le petit déjeuner.

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Le lodge est très agréable, la vue  sur la vallée est très belle,. Je promets d'y passer la nuit au retour (Ce trek est en cul de sac, il faut redescendre par le même chemin). Le chemin n'arrête pas de monter et descendre. Pas mal d'escaliers. Je m'arrête sur un torrent pour la toilette, belle salle de bain avec une douche énergique. Je commence à rencontrer des chevaux. Je traverse quelques hameaux dont toutes les maisons sont des lodges très fréquentés par des groupes de randonneurs voyageant avec guides et porteurs. La vallée est très étroite, je n'ai pas vu beaucoup le soleil aujourd'hui. Je bivouaque en pleine montagne, dans les fougères. Altimètre 2700m, j'ai quand même fait 1000m de dénivelé.

samedi 25 octobre

7h30, je suis réveillé par le passage d'un hélicoptère. Il doit déposer dans le haut de la vallée un paquet de touristes tout propres et bien repassés. Après deux heures de marche, j'arrive à Ghora tabela, c'est là que se trouve l'hélipad. Il y a aussi un chek point tenu par des militaires. Je les aide à remplir les formulaires.

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La vallée s'élargit, je retrouve le soleil. Pendant une pose je discute avec un groupe de porteurs. Ils sont plus petits que moi, moins gros (et je ne le suis pas vraiment) et ils portent au minimum 50 kgs chacun. c'est à dire au moins leur poids. Le plus jeune à fait ses études à KTM. Il n'a pas trouvé d'autre boulot. Il aimerais faire guide ou à la rigueur porteur pour touristes. C'est mieux payé et moins dur. Je fais quelques arrêts dans les thé shop. Je traverse le village de Langtang harcelé par les gosses qui veulent m'entraîner dans le lodge des parents. L'ambiance n'est plus du tout la même que dans l'autre vallée. Ici on attend le touriste de pied ferme. C'est un peu agaçant. Je m'arrête sur un plateau pour passer la nuit. J'ai le coucher de soleil sur les sommets en face de moi. Dés le coucher du soleil je me réfugie dans la tente. A 3500, il commence à faire froid. Ce soir ce sera soupe minestrone avec lonzo (que j'ai ramené de corse) et des pommes achetées ce matin.

Dimanche 26 octobre

Cette nuit j'ai dormi tout habillé, avec un bonnet en laine acheté à Syabru. Et ce n'était pas trop. Je suis réveillé par le soleil, pile dans l'axe de la tente. Je vais prendre le petit déjeuner dans un lodge proche accompagné par un Népalais qui pousse ma brouette. Il est ravi de l'essai. Je rencontre Claire (la Canadienne de l'autre soir). Elle retourne à KTM par Hélambu. Je continue vers le fond de la vallée en traversant le dernier village GuiagzinGuiagzinGuiagzinGuiagzin Gompa.

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La vallée est maintenant très large, mais il n'y a plus d'arbres, seulement des pâturages et des troupeaux de superbes yaks. le chemin est facile, j'arrive doucement au fond de la vallée à 3700m. Je décide de bivouaquer au pied de la moraine. Il y a un petit vent frais, je ne me suis pas assez couvert, je suis frigorifié. La tente est installée, je me glisse tout habillé dans le duvet et mets près d'une heure à me réchauffer. Coucher de soleil flamboyant. ambiance polaire. Menu de ce soir soupe minestrone, lonzo et fromage de yak acheté cet après midi au village.

Lundi 27 octobre

Nuit très fraîche, la bouteille d'eau a gelé dans la tente. J'ai passé une partie de la nuit à me frotter les pieds pour les réchauffer. Il fait grand bleu, Je fais un petit tour de vallée et retourne vers GuiagzinGuiagzinGuiagzinGuiagzin Gompa.

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Le fond de la vallée est couvert de galets blancs, de loin on dirait de la glace. Au village je suis accroché par les tenanciers de lodges. Je choisis celui tenu par une tibétaine qui fabrique des colliers traditionnels. D'autorité elle m'en passe un autour du cou, cadeau. Je laisse mon matériel dans la chambre et vais faire un tour dans la vallée au dessus du village. Il y a deux glaciers, dans l'un d'eux j'observe une cordée d'alpinistes. Il est 16h, ils vont passer la nuit la haut. Je retourne au lodge. Un jeune couple d'américain est installé dans la chambre d'à côté. La logeuse prépare le repas dans le cabanon d'à côté qui fait office de cuisine et de chambre familiale. Je vais observer la préparation du repas. Elle travaille accroupie devant un petit banc de 10 cm de haut qui fait office de plan de travail. Je mange avec ses deux enfants devant la cuisiniére. Il fait chaud. Elle a préparé une soupe tibétaine et des chappatis, c'est très copieux. Je retourne discuter avec les américains. Ils ont terminé leurs études et font un voyage de 6 mois en asie. Le mur du lodge est couvert de posters. Il y en a un représentant Zermatt et un autre les remontées mécaniques de Risoul.

Mardi 28 octobre

j' ai eu moins froid qu'hier et un peu de mal à m'endormir. D'abord une scène de ménage assez bruyante entre la logeuse et son mari (qui devait être ivre), puis des yaks sont venus chahuter sous ma fenêtre. Je vais prendre un petit déjeuner tibétain dans la cuisine. Les enfants sont encore dans le lit, ils se lèvent à mon arrivée. Il ont dormi tout habillé, c'est pratique le matin. Ils viennent prendre le petit déjeuner avec moi. Ils s'amusent de me voir manger avec une fourchette.

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Après le petit déjeuner, je vais faire un tour sur un sommet au dessus du village. J'arrive à 4500m, belle vue panoramique sur les sommets et les glaciers. Des drapeaux à prières claquent dans le vent. Avant de partir du village j'achète 500gr de fromage de yak. L'installation de la fromagerie a été financée par la Suisse, j'y rencontre Kim (l'espagnol que j'ai rencontré à Syabru) lui aussi fait ses provisions.

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Je descends vers la vallée. De temps en temps je longe des murs de prière, qu'il faut contourner à main droite. Cette règle est beaucoup mieux respectée que le code de la route. Je suis brutalement attaqué par une tourista sauvage, je n'ai que le temps de plonger derrière un mur à prières (pardon). Sans doute la cuisine du lodge de cette nuit, c'est vrai que l'hygiène m'a semblé un peu absente. Je croise un porteur chargé d'une poutre de 80 kg. C'est pour construire un lodge, (il faut 4 jours pour 20 porteurs), il y en a une pléthore. Ils ont déjà du mal à capturer les quelques randonneurs qui passent. Je suis sollicité avec insistance à chaque passage de lodge. Je bivouaque juste avant de descendre dans la vallée étroite, pour profiter du soleil et soigner ma tourista (j'ai ce qu'il faut dans ma pharmacie). Bilan altimétrique du jour: 800+ et 1500-.

Mercredi 29 octobre

Je suis réveillé par des vaches qui encerclent la tente. Toilette héroïque au torrent. Ma tourista est calmée. Je continue le trek, repasse par le chek point de l'autre jour. C'est le même militaire, il a l'air content de me revoir. J'ai l'impression d'être assez célébre sur le trek. Je descend dans la vallée qui est déjà à l'ombre la plupart du temps et arrive au lodge "Namasté" celui des jeunes filles de l'autre matin. J'avais promis d'y faire un séjour. Je m'y arrête, une fête est en préparation:le 5ème et dernier jour du Tihar, la Baitika, fête des frères et des soeurs.

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dans la salle commune, les filles préparent des beignets que la maman fait rissoler dans la cuisine. Je prends une douche dans un cabanon avec un seau d'eau chaude suspendu au plafond. C'est spartiate, mais j'ai vu pire.... Je suis le seul randonneur dans le lodge. Repas en famille, très animé, sympathique. J'apprends que la fille ainée fait ses études d'infirmière à Toulouse. C'est sa dernière année.

Jeudi 30 octobre

Réveil en pétard. Les enfants annoncent la fête. La table de la pièce commune est couverte de plats. J'essaie de goûter un peu de tout. C'est bon, quelques fois surprenant.

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Je suis décoré de guirlandes et de fleurs. L'une des jeunes filles me déclare comme son frère. Elle me met la Tika sur le front. Je lui fais un petit cadeau. Je part sur le chemin salué par des "Namasté" enjoué des Népalais que je rencontre.  Le prochain village Thulo est 400m plus haut, la moitié du chemin est en escalier très raide, avec quelquefois des marches de 1 mètre.

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je prends de l'altitude, j'aperçois dans le fond de la vallée le lodge ou j'ai passé la nuit. En traversant Thulo, je suis interpellé par un garçon avec qui j'avais discuté du côtè de Langtang quelques jours plus tôt. C'est le porteur qui voudrait devenir guide. Nous prenons le thé dans sa maison avec des gâteaux que sa soeur lui a offert pour Baitika. A tout hasard il me donne son mail: akash_lama99@yahoo.comyahoo.com . Je continue l'ascension, beaucoup de croisements avec d'autres chemins. Heureusement une main secourable a tracé des fléches sur le sol pour indiquer la bonne direction. La pente est très raide, je finis par planter la tente dans une foret de sapins. Altitude 3200m Dénivelé du jour: 1200m.

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7 janvier 2009

HELAMBU

Vendredi 31 octobre

bien dormi. Je découvre que je suis à 10 mn d'un lodge. J'y prends un petit déjeuner. Le garçon n'est pas très en forme. Hier soir pendant que je montais la tente, je l'ai vu descendre vers le village. Il allait à la fête pour danser. Il est rentré à 5 heures. C'est classique, sauf que le village est 800m plus bas.

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L'emplacement du lodge est très bien situé. Je vois les nuages monter de la vallée faisant un ballet tourbillonnant. Le chemin continue à monter un peu moins raide qu'hier. Par moments je suis dans les nuages, la visibilité est très réduite. j'arrive à 4250m en fin d'après midi, j'aperçois un lac entre deux nuages en contre bas. Je préfére bivouaquer là ou je suis, il y a un emplacement sur un nid d'aigle. Demain j'aurai une belle vue, si les nuages ne sont plus là.

Samedi 1 novembre

J'ai eu les pieds gelés toute la nuit. Il y a 6 porteurs à côté de ma tente. Je n'avais pas remarqué que j'étais sur un chautara. Pour le réveil c'est pas idéal, ça fume, ça chique, ça crache. J'irai prendre le petit déjeuner un peu plus loin.

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Je m'arrête au premier lodge venu. D'où je suis j'aperçois le chemin et l'endroit ou j'ai passé la nuit sur l'éperon rocheux. Pendant que je déjeune, la fille de la maison vient s'asseoir à côtè de moi pour se brosser les dents. C'est mon jour. le chemin longe des lacs. Ce sont des lieux de pélerinage très fréquentés à certaines époques. Il y a des sortes d'hotels avec des figurines. Je ne me suis pas bien reposé cette nuit. Il fait beau, je m'arrête sur une plate forme, sort mon matelas et dors 2 heures.

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Je repars en direction du col. ça grimpe assez fort, je n'ai pas la grande forme. Bonne surprise j'y arrive plus tôt que je ne le pensais, 4600m, je ne suis jamais allé si haut. De l'autre côté c'est une mer de nuages.  A part ça je ne vois rien d'autre. Il n'y a plus qu'à descendre, facile. En peu de temps je suis dans les nuages. La température fraîchit. Ce soir je prends un lodge. je descends jusqu'à Pedhi 1000m plus bas. Le lodge à l'air d'une ruine, il y a un groupe. Il reste une chambre grande comme un placard à balais. Tant pis j'y reste. Je vais prendre une "douche" dans un cabanon à côté duquel celui du "Namasté" serait luxueux. Je passe la soirée avec le groupe de randonneurs. Des Français, très sympa, je réalise que je n'avais pas parlé le Français depuis plusieurs semaines. ça me fait tout bizarre. j'espère que mes voisins de chambre ne ronfleront pas trop fort.

Dimanche 2 novembre

Tout le monde se lève à 6h. Je n'ai pas entendu mes voisins cette nuit. Eux, peut-être. Par contre, une souris et venue folâtrer sur mon nez. Le groupe démarre à 7 heures, j'attends le soleil. Le chemin est plutôt difficile, il me faut 3heures pour arriver à Gopte, sur la carte c'est juste à côté. J'ai fais un bout de chemin avec un Japonais de 70 ans qui voyage avec un guide et un porteur. Le grand luxe.

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Je fais une étape sur un torrent: toilette, lessive, casse croûte et sieste. La suite du chemin est très difficile: pierrier genre moraine. ça se passe bien sur 100 mètres, mais là c'est plusieurs kilométres. Même les porteurs pros sont à la peine. Je fais route avec une équipe. Nous n'avons pas les mêmes arrêts (j'évite pour la raison indiquée avant). Mais je les double, puis ce sont eux, et ainsi de suite. On échange des encouragements. Il me faut 2h30 heures pour arriver à Thorepati (3500m). Des lodges en abondance, plein de groupes de touristes. Je suis assailli par les "lodgeurs". La vue sur la chaîne de l'himalaya est superbe mais je suis de mauvais poil, j'achète un paquet de biscuit et je file.

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le chemin devient plus facile, c'est presque une allée cavalière. Je trouve un plateau en belvédère sur la chaîne de l'himalaya. Pour une fois je n'ai pas fait de réserve d'eau. Il m'en reste un demi verre: pas de soupe, ni thé. Il me reste le fromage et les gâteaux. Je plante la tente pour me nourrir du paysage. 3350m, à cette altitude je n'aurai pas froid.

Lundi 3 novembre

le soleil me réveille. J'ouvre la tente, l'himalaya me salue. Je reste un bon moment à contempler les montagnes avant de me décider à partir. Les plus hautes du monde! je ne suis pas sûr de les revoir, il y a tant d'autres belles choses à rencontrer de par le monde, et si peu de temps....

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Les nuages arrivent de la vallée et commence à faire un écran. Le spectacle est terminé, je peux partir. Je m'arrête dans un lodge pour y prendre un petit déj. sous l'oeil attentif d'un corbeau.

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Les rizières reprennent possession de la montagne. Les villages sont plutôt bien entretenus. les enfants peuvent jouer dans la rue sans craindre de se faire écraser. La végétation devient luxuriante, de grands arbres, des bambous qui sont coupés et transportés à dos d'homme.

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Je traverse KutumsangKutumsang, où mon permis est contrôlé par un employé du parc. Dans un hameau une femme me demande si j'ai de quoi soigner son oeil qui est très infecté et la fait souffrir. Je n'ai rien pour ça. Elle va descendre au dispensaire à 2 jours de marche (elle aussi) mais en plus avec un bébé de deux mois dans les bras qu'elle allaite. A Gul Bangyang, je téléphone à l'hôtel pour réserver une chambre. Le ciel se couvre, je suis dans les nuages, il fait frisquet. Je m'arrête dès que possible pour planter la tente. Cette fois j'ai de l'eau pour la soupe.

Mardi 4 novembre

Une nouveautè: cette nuit j'ai eu trop chaud! Matinée nuageuse, le chemin est assez facile, je retrouve à un arrêt thè shop, Kim, l'espagnol, qui va tenter d'arriver à KTM ce soir. S'il y arrive ce sera tard.

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Le paysage est de plus en plus colonisé, des rizières, des hameaux des fermes isolées. Comme d'habitude, j'attire des curieux en traversant les villages. Beaucoup veulent essayer. Le ciel est toujours couvert.

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Je m'arrête pour une petite pause sieste. Je suis réveillé par une bande de gamins complètement excités par ma brouette. Je les calme avec un paquet de biscuits. J'arrive à Ghisapani où, d'après le guide, il y a une belle vue sur l'himalaya. Aujourd'hui c'est un horizon de nuages. Je continue en direction de KTM, mais je quitte le trek touristique pour prendre une piste de contournement qui m'évite un dénivellé de 300m. En ce moment je préfére marcher que grimper. Je quitte la piste pour un petit chemin verdoyant qui serpente le long d'un ruisseau. Je bivouaque près d'un étang.

Mercredi 5 novembre

Le soleil matinal fait lever sur l'étang une brume onduleuse, comme des fantômes. L'eau est translucide, plusieurs étangs sont reliés par des ruisseaux. Beaucoup d'oiseaux avec des chants inconnus de mes oreilles.

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Ma rèverie matinale est interrompue par le passage d'un groupe de paysans chargés de paniers. Ils ont l'air d'aller au marché. Dans cette direction ça ne peut être que KTM. Sans le savoir je suis sur un chemin de liaison KTM Ghisapani. Je vais les suivre. Chemin très facile et agréable. Il longe des ruisseaux qu'il saute sur des ponts fait avec un tronc d'arbre, traverse des zones forestières très denses,passe des petits gués. quelques rodhodendrons sont encore en fleur.

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Doucement j'arrive à Mulkharta où je fais une pose thé. De cet endroit il y a une vue sur KTM mais pas aujourd'hui à cause de la brume. Je descend rapidement les 400m de dénivellé jusqu'a Sundarijal par un escalier bordé d'un côtè par une conduite d'eau qui alimente KTM et de l'autre par des maisons assez misérables. Je croise de nombreux collégiens en uniforme impeccable, j'ai du mal à croire qu'ils habitent ces maisons. Je prends un taxi pour faire les 15 km qui me séparent de l'hotel. Le retour à la civilisation est assez brutal. La conduite du chauffeur est plutôt inquiètante: accélérateur, frein, klaxon et téléphone. Je n'en mêne pas large. c'est très embouteillé, il faudra 3/4 d'heure pour arriver à l'hotel. J'ai du mal à sortir du taxi, avec la jambe droite tétanisée, comme du bois , à force d'avoir freiné. Première opération à l'hotel: une douche, une vraie, quel plaisir! Seconde: je mets tout mon linge à laver, troisième je vais consulter ma messagerie internet et envoyer quelques messages, enfin je m'installe au restaurant devant un steak gros comme un rôti pour 4 personnes et une montagne de frites. Ensuite je préparerai la suite du voyage....

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